jeudi 3 juin 2010

27/05/2010 - Andonin

27/05/2010 - CAP FINISTERRE



Le dernier jour, mon sac à main est volé. J’avais déjà perdu mes lunettes de soleil, ma gourde, mon bâton de marche, quelques chapeaux, et maintenant mon Compostelle, mes cartes et mon argent. J’ai encore mes dessins.
Andonin devient mon ange gardien, il me prête de l’argent, m’accompagne au commissariat, et prend le train vers Hendaye avec moi.
Il sort à Donostia, où il reprend le cours de sa vie.
Je le dessine dans le train. On est tout les deux épuisés.

26/05/2010 - DERNIER DESSIN, LA CATHEDRALE DE SAINT-JACQUES DE COMPOSTELLE



J’arrive à Santiago à 3 heures du matin. Épuisée de chercher une place pour dormir.

24/05/2010 - CAP FINISTERRE

24/05/2010 - CAP FINISTERRE



Dans les époques pré-chrétiennes, le camino frances était déjà emprunté. Des pélerins partaient des Pyrénées au Finisterre. Les premières semaines étaient considérées comme une épreuve physique. La Meseta entre Burgos et Leon, l’épreuve mentale, et la marche à travers la Galice vers le Finisterre, un voyage spirituel vers le lieu ou tu meurs et tu renais.
Cap Finisterre est un rocher qui s’avance dans la mer comme une sorte de petite péninsule. C’est magique. Il y un trou dans la terre pour brûler ses vêtements. Je brûle mes chaussures, on regarde le coucher de soleil et on chante des chansons dans toutes les langues qu’on connait. On devient incroyablement saoûls et on ne fait plus qu’un avec l’univers.

mercredi 2 juin 2010

24/05/2010 - Cap Finisterre

24/05/2010 - Cap Finisterre



Si je veux atteindre mon « compostelle », la preuve qu’on est un pélerin, je dois notifier si c’est par raison spirituelle, religieuse ou sportive.Je ne remplis rien parce qu’aucun des trois ne me correspond.
Le monsieur de Compostelle ne veut pas me donner le certificat. Les sportifs ne le recoivent d’office pas. Il me regarde attentivement et décide que je suis spirituelle, ce que je ne ressens pas du tout comme ça. Derrière moi, il y a une foule de « pélerins-des-derniers-100-km » en train d’avoir l’air exceptionnellement spirituels. Je sors avec les larmes aux yeux. J’ai indéniablement mon certificat de compostelle dans la poche, mais je me sens catégorisée. Au milieu de la rue, j’explose en larmes. Un garçon avec une guitare commence à jouer des chansons pour moi. "Blackbird fly" des Beatles jusqu’à ce que je n’ai plus de larmes.
Ensuite je prends mes affaires, je mets mon chapeau et je pars; J’ai dormi 4h, et
j’ai été pendant 7h à Saint-Jacques de Compostelle. Ce jour-là, je marche 35 km et
j’arrive 3 jours plus tard au Finisterre.


Pour recevoir le certificat de Compostelle, il faut avoir fait les 100 derniers kilomètres à pieds. Alors, c’est ce que la plupart des gens font. Je me sens fatiguée, sale et vide à côté des pélerins frétillants qui n’ont fait que 100 km. Les 700 km que j’ai déjà avalés pèsent comme un bloc de béton.
Melide est à environ 55 km de Compostelle. Je pars le matin pour découvrir le soir que tous les lits sont pris par les « pélerins-des-derniers-100-km ». Dans une vague de folie je continue de marcher. Direction Santiago. J’arrive à 3h du matin, après
une marche magique et épuisante sous la lumière de la lune. La ville est pleine de gens parce que c’est vendredi mais le parvis devant l’église est vide.
La cathédrale est magnifique et je me sens presque sacrée, mes pieds sont détruits, gonflés et couverts d’une sorte de réaction allergique, mais je me sens purifiée.


Pèlerin dans une bulle d’air mentale, peregrina en su burbujas.
L’enfer commence environ 100km avant Santiago. Je crée une bulle d’air afin de me couper des foules de pélerins qui sortent de nulle part. La bataille pour trouver un lit commence. Les auberges sont pleines à craquer.

19/05/2010



100km de Saint-Jacques de Compostelle

15/05/2010 - O Cebreiro



La porte d’entrée vers la Galice, sur la montagne. On grimpe vers le sommet et on
se retrouve dans un piège touristique. C’est la première fois depuis mon départ que je vois des pélerins touristes: turigrinos. C’est aussi la première fois que je me sens pélerin. Les regards des gens font de moi un pélerin. On s’observe. Quelqu’un veut faire une photo de moi. Je me sens comme un animal en cage. Je me sens tout d’un coup sale et étrange.

15/05/2010 - O Cebreiro



Depuis qu’on est en Galice, il n’y a plus de paix. Partout des hordes de gens, des
groupes, des foules. Je me retire dans ma capsule mentale. Je me tais encore plus
qu’avant. Il n’y a plus rien à dire. Dans ma capsule, je me sens pleine, complète, sans hameçon. Je peux m’asseoir sur un rocher sous le soleil, sans plus. Lorsqu’on peut étirer ce sentiment, l’amener dans l’existence quotidienne, alors on est, je pense, heureux.

12/05/2010



La pluie à Rabanal. Caillant. Demain il neigera. Tous les pélerins trainent dans le dortoir. Tout le monde raconte son histoire. Il n’y a rien d’autre à faire.

mardi 1 juin 2010

12/05/2010

12/05/2010

12/05/2010



La pluie à Rabanal. Caillant. Demain il neigera. Tous les pélerins trainent dans le dortoir. Tout le monde raconte son histoire. Il n'y a rien d'autre à faire.